CAMPAGNE-LES-GUINES, petit village situé à quelques
kilomètres de calais, près de guines, semble avoir une existence très ancienne. Son nom
dériverait du latin " Campaniae " et pendant loccupation
anglaise, au 14 ième et 15 ième , les anglais le nommèrent
" camp ". Jusqu'à la prise de calais, en juillet 1347, "
Campanies " était lune des 12 pairies du comté de guines, alors
appelé GHYSNES ou Guène. Ces prairies avaient été créées en lan 928 par le
comte sifrid, prince suédois, dernier envahisseur normand en cette région. Lun des seigneur de " Campanies " assista, en 1084, aux obsèques de la comtesse Adèle, épouse de BAUDOIN premier, comte de Guines. Un autre pair de " Campanies ", Geoffroy, contribua à la fondation du monastère Saint-Léonard à Guines. Par suite dés donations des possesseurs du sol, labbaye de Saint- Médard, d Andres, devint propriétaire de la plus grande partie des terres de " Campanies ". Le village de campagne est formé de deus hameaux peu éloignés lun de lautre : Courgain, au nord, et Berck, le plus important au sud. Bien que de très modeste importance le pays de mes ancêtres possède un assez riche passé historique. Cest sur le territoire de campagne, à lest du hameau du berk que se déroulèrent les fastueuses entrevues royales du camp du drap dor en 1520, entre François premier, " roy " de France, et Henri VIII d Angleterre. Les habitants de " Campanies ", qui ne sétaient encore jamais vus à pareil fête, se trouvaient, pour ainsi dire, au premières loges de cet immense théâtre. Cest du moulin, qui se dressait alors à lorée du hameau du berk, que les villageois pouvaient assister aux impressionnantes cérémonies. Tout ce faste déployés, ces décors somptueux regorgeant de richesses, ces parades magnifiques étaient un enchantement pour les yeux émerveillés ; les arquebusades, les fanfares de cors et de trompettes, un régal pour les oreilles ; mais, après les festivités, tout cela les laissa plus misérables encore. " Il y avoit temps de bieaux seigneurs, de gentes dames, de serviteux et de soldoyers, de bieaux équipages, de haquenées et de chevaulz qui avoient foulés nos champs, que nulz ni put point faire de moissons. "(1) Cest aussi dans la maison seigneuriale de " Campanies ", en 1546, que se tint un congrès ou fut discuté entre plénipotentiaires français et anglais, le rachat de la ville de Boulogne, tombée aux mains de Henri VIII.Pendant ces 3 siècles dhistoires, alors que les anglais occupaient la ville de calais et le Calaisis, " camp " formait la limite entre les possessions anglaises et le reste du royaume de France. Une de ces rues transversales, allant de lest à louest, et que lon appelle toujours rue française, était, en quelque sorte, la ligne de démarcation entre les deux pays. En 1558, larmée française, commandée par le duc de guise, investissait la ville-forteresse de calais, " linviolable ", puis celle de Guines, ainsi que toutes les places fortes du territoire occupé. Cest alors que " Campanies " retrouva son intégrité et redevint français en son entier. Ce village cessa dappartenir au Calaisis en 1790, pendant la révolution. La réforme administrative de lassemblée constituante lincorpora alors dans le canton de Guines dont il ne cessa de faire parti. Il existe encore, à lorée nord du village, un petit chemin vert qui serpente sereinement à travers champs, vers louest, et se perd bientôt dans la grande forêt toute proche. Il sagit là dun vestige de route secondaire depuis longtemps désaffectée, dont il ne reste plus que de vagues tronçons utilisés pour les besoins ruraux et forestiers. En 1804, alors que larmée française se dirigeait sur Boulogne, cette route fut sillonnée à maintes reprises par des convois militaires et de nombreux régiments marchant au son des tambours vers leur destin. A cette époque, un des châtelains de campagne eut lhonneur dhéberger pour une nuit un groupe dofficiers détat-major de larmée impériale. A campagne les Guines aussi, le rêve passa. En 1868, le toit vétuste de lantique chapelle de campagne menaçait ruine. Larchaïque monument, témoin de multiples royautés, de révolutions et dempires, arrivait au terme de son existence. Cette petite construction désuète se dressait alors au delà de léglise actuelle, un peu plus au nord, non loin du mur dune grange qui existe encore de nos jours. Ce dernier vestige de lépoque féodale fut rasé après la construction de la nouvelle église de style gothique ogivale, en 1873. Cest ainsi que fut donnée aux habitants de campagne la fierté de posséder léglise la plus pimpante de la région. Par surcroît de coquetterie, du fait dune heureuse inspiration, on donna à ce temple un accès digne de sa majestueuse élégance en le dotant dune superbe allée bordée de marronniers. Ces arbres magnifiques, aujourdhui séculaires, dont les immenses frondaisons sétreignirent en croissant, forment une somptueuse voûte ombragée au fond de laquelle apparaissent dans la lumière du jour, le petit parvis, lescalier de pierres et le portail de la maison de dieu. 1. terminaison de verbe encore en usage dans le patois local. |